Dans les ouvrages en langue française qui nous montrent des pipes à opium, la partie métallique servant à raccorder le fourneau au corps de la pipe (le fût) est appelée " plaquette " :
Pourquoi l'emploi de ce mot ?
Il semble, en effet, peu approprié, car une plaquette est une petite plaque qui – outre le fait qu'elle ne supporte habituellement pas de cheminée – devrait être, comme
l'étymologie l'indique, plus ou moins plane (qu'elle soit : de rue, de cuisson, d'égout, voire même de chocolat !)…
Bon ! c'est d'accord : l'artisan qui a fabriqué l'objet est bien parti, au début de son travail, d'une plaquette métallique plus ou moins décorée, qu'il a martelée
gentiment pour la courber afin de l'adapter intimement au corps cylindrique de la pipe, après y avoir soudé, par brasure, une cheminée ; mais on ne peut plus vraiment parler de plaquette
pour désigner le résultat final !
Or, il existe bien, dans notre riche langue française, un terme qui, quoique d'un usage un peu technique, correspond parfaitement à la forme et la
fonction de notre objet.
Les plombiers et les bons bricoleurs le connaissent bien, c'est celui de " selle ".
Si vous en réclamez une, chez Leroy-Malin ou bien chez Mr Bricorama, voici l'objet que l'on vous proposera :
Cet accessoire est utilisé, en plomberie, pour raccorder un tube à un autre tube, quand on ne veut pas couper ce dernier, mais simplement y pratiquer une communication.
Ce qui est, très exactement, le cas de nos pipes à opium !
D'ailleurs, les collectionneurs et les marchands anglo-saxons utilisent effectivement le mot " saddle ", qui est leur selle à eux.
Je ne connais malheureusement pas de collectionneur québécois, mais j'aimerais bien savoir quel mot utilisent nos cousins francophones de l'ancienne Nouvelle-France quand ils
parlent de leur pipe favorite…
Jicé